La compagnie du Feu Ronflant
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L'Age de la Décadence, dernier opus du cycle de Benedikt von Steinhauffer
 
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 Mélancolies Estaliennes

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Carpe Diocezco y Alvarez

Carpe Diocezco y Alvarez


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Nom: Carpe Diocezco y Alvarez
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MessageSujet: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeMer 11 Juil - 0:42

Durant son voyage en coche jusqu' à Nuln, Carpe Diocezco y Alvarez tomba malade. L' infortuné Estalien était sujet à la fièvre et à l' inanition du au mal du transport tandis qu' il regardait la campagne Wissenlander à la fenêtre du coche. De mornes plaines se succèdaient à de tristes champs balayés par une pluie incessante. Au loin défilaient quelques bosquets macabres, perdus dans les embruns de la pluie soulevée par le vent.

Triste pays en vérité...

Carpe se rappellait de ses cours de Reikspiel au collège de Magritta. L' Empire lui avait été décrit comme une contrèe inhospitalière, mais glorieuse, qui avait longtemps essuyé les assauts répétés du chaos sans faillir.
Ses paysans crasseux et dégoulinants de pluie et boue, le visage tantot déformé par le desespoir, tantot buriné par l' experience jusqu' à devenir aussi tortueux que l' ecorce d' un arbre, ses hommes et ses femmes accablés par le ciel gris étaient-ils bien les courageux défenseurs de la civilisation, dont l' heroïsme avait parfois arraché une larme de mélancolie à son professeur de Reikspiel ?
Même les militaires et les nobles avaient une allure sombre et austère, lourde de fatalité avec leur silhouette montée, juchée sur une colline dominant les villages aux toits hérissés.
Ce qui l' avait le plus frappé, c' était le nombre de cadavres, qui apparaissaient furtivement au dehors, ces corps, gonflées par la pluie, gisant dans les fossés, flottant entre les roseaux des mares ou encore étendus au milieu de la route, à peine différenciables de la boue environnante.

Carpe se passa une main sur son front pale et suant de fièvre. La maladie lui faisait voir tout du mauvais côté, et il ne devait pas se laisser entrainer dans le cercle vicieux de la lamentation. Aussi il ferma les yeux et, malgré son écoeurement profond, tenta de manger un bout de pain sur lequel se trouvait un fromage de chèvre.
L' execrable gout de la nourriture ajoutée à son écoeurement arrachèrent un haut le coeur à Carpe, qui se hata de deverser sa bile dans la bassine située sous sa banquette. Elle était déjà à moitié pleine et empestait depuis une journée. Carpe decida donc de vider son contenu au dehors, dans l' espoir que son écoeurement s' envole avec l' odeur. Il ouvrit donc la porte du coche et jeta le contenu infect de la bassine au dehors avant de vite refermer la porte et de s' affaler sur sa banquette molletonnée.

...

"Raaah ! J' en ai assez de ce temps pourri et de pays de meeerde !"-dit Nobby Flaquebière, en s' extirpant d' une flaque de boue.
"_Moi aussi j' ai ras la pipe, Nobby, et pourtant je suis matelot !
_Ouais ben pour l' instant t' es rien ! J' te rappelle qu' on à toujours pas retrouvé ta foutue barque ! Et c' est pour ça qu' on patauge depuis des semaines dans ce pays boueux ! C' est pas le Wissenland ct' e chiure ! C' est le Bourbierland !
_Mouais... ferme-là un peu, Nobby"-Dit Aldrist, Aldrist tout court, Matelot Marienbourgeois de son etat, en voyant que lui et son ami croisaient un groupe de miliciens du pays.
"_Non j' la ferme pas ! Ca fait des jours que je l' ai pas ouverte ! J' ai des chicos encore plus pourris que d' habitude à cause de ça !!"-Alors que les miliciens regardait avec amusement le petit halfling braillard piquer sa colère dans la boue, celui-ci leur fit une grimace dévoilant toute la pourriture et la noirceur de ses dents, jetant immediatement un froid entre les miliciens.
"_Alors reste la gueule ouverte et lève la tête !!
_Bienvenue au Bourbierland ! Sa pluie, ses habitants aussi CONS et dégueulasses que leur bétail !"-dit le halfling en se retournant pour s' adresser au groupe de miliciens, heureusement beaucoup trop loin pour les entendre à présent.-"Sa bouillasse, ses legumes pourris, son air...
_LA FERME NOBBY !
_J' t' emmerde Aldrist ! C' est à cause de toi que je suis là !
_Exactement, sans moi, tu serais bien au chaud dans une tombe en Sylvanie...
_Nya nya nya ! Et toi tu pourrirais encore sur les berges de la Talabec, à te faire bouffer par les rats !
_Bon, on va pas enumérer nos meilleurs souvenirs d' amitié pendant trois heures ! Tient ! Ecarte-toi, y a encore un coche qui arrive !
_Oh non encore ?!! Mais qui peux bien traverser ce foutu pays ?!
_On s' en fout, descend dans le fossé !
_Ah non ! Pas cette fois ! La dernière fois j' ai failli me noyer dans la boue !
_Magne ton derchet, couillu ! Il arrive vite !
_Rien à foutre ! Je vais e mettre sur le côté ! Il à largement la place de se pousser !
_FAIT PAS TON ELFE NOBBY ! Il à aucune chance de te voir le cocher !
_Ah ouais ? EH ! SALE PUANT ! ECARTE-TOI SUR TA DROITE !
_Nobby arrête !!
_T' AS ENTENDU FOUTU IMBECILE REMPLI DE PLUIE ?! JE T AI DIT TE SERRER SUR LA DROIIIIITE !!" -Hurla Nobby en faisant toute une série de gestes, tous plus grossiers et obscènes les uns que les autres à l' attention du coche qui se dirigeait sur lui à toute allure.
Par une chance non négligeable, le cocher avait non seulement une vue perçante, mais également un très grande tolèrance. Aussi, il tira legerement sur la bride de son cheval pour le faire ralentir et serrer à droite pour ne pas ecraser le petti halfling gesticulant au loin.
_"VOILAAAAA ! C' EST BIEN GRAND DADET !"-dit Nobby, tandis que le coche le croisait, sous les yeux rassurés d' Aldrist, tapis dans le fossé, de la boue jusqu' à la ceinture.-" ALLEZ ! MERCI MONSEIGNEUR SANS CERVELLE ! ET MAINTENANT CASSE-TOI ET VAS AU...!"
SPHLASH !
Nobby se prit soudainement un flot de vomi alors que le coche arrivait à son niveau, avant de disparaitre au loin aussi vite qu' il était arrivé.
Nobby restait là, immobile, l' immonde substance maculant son visage degoulinant sur ses habits.
Aldrist s' extirpa du bourbier et eclata de rire.
Quelques secondes après, la pluie diminua et s' arrêté presque net, laissant Nobby couvert de bile.

_"Aldrist... ?
_Ah ah ! Ouais ?
_Je te hait..."

...

Carpe était affalé sur sa banquette. La pluie avait trempée son bras droit en l' espace de quelques secondes. Une pluie froide. Rejetant la tête en arrière et fermant les yeux, Carpe pensa à son pays d' origine, l' Estalie, dans l' espoir que cet instant de rêverie l' arrache à la douloureuse réalité de son corp malade.

En quelques instants, le son de la pluie disparu, le cahot du trajet également. Et pour finir, la douleur laissa la place au sommeil...

...

_"Halte-là cocher !
_Qu' est qui y a ?
_Nous avons l' ordre de fouiller tout les véhicules en direction de Nuln. Ne t' inquiète pas, on est suffisament payé pour ne pas te piller.
_Euh ouais, Ah ah ... ! "-Hesita Morgan Becker, ne sachant pas si il s' agissait là de lard ou du cochon. Heureusement, les miliciens éclatèrent de rire et entreprirent de fouiller soigneusement le coche. Ils ouvrirent les bagages de Carpe Diocezco y Alvarez, fouillant entre les tissus colorés et soigneusement pliés pour y extraire plusieurs gibecières de poudre et balles, un nécessaire d' ecriture, quelques lettres incompréhensibles, et autres babioles de riche sans danger. Ils refermèrent la malle de leurs mains salles. Et avant de laisser partir Morgan, lui demandèrent :

"_Aucuns problèmes sinon ? C' est qui le cadavre que vous transportez là ? Il à pas une tête de chez nous.
_C' est qu' il est pas d' chez nous. C' est un riche du Sud, et il supporte pas le pays.
_Pfff... tous des faiblards ces Tiléens décidemment...
_Mouais."-Acquiesca Morgan en levant les yeux au ciel. Il savait pertinement que son passager n' était pas Tiléen mais Estalien. Cependant, il était inutile de le signaler aux milicens, Morgan souhaitait les abandonner à leur travail au plus vite.
_A part ça, il n' y a aucuns pépin, même la pluie s' est arrêté ! Ya juste ce cinglé de p' tit halfling d' ta l' heur que j' ai failli renverser !
_Eh ! Fallait pas te gener mon gars... Allez, tu peux y aller ! HUE !
_C' est ça, et bon courage !"
Les miliciens lui répondirent d' un signe de main alors qu' ils retournaient à leur poste.

Tandis que le coche s' éloignait, sous le ciel qui commençait à s' eclaircir, Morgan se dit à lui même :
"Bah ! ... ' pas des mauvais bougres en fin d' compte..."

...

Enfin, le soleil parvint à percer les nuages et inonda de sa lumière les champs et les routes trempées.
L' un des rayons de soleil filtra au travers de la fenêtre du coche, et vint eclairer le visage de Carpe, qui enfin, commença à reprendre unpeu de couleurs, tandis qu' il rêvait à son passé, en Estalie, le pays du soleil...



(( HRP : Merde ! Il est déjà 23:40 ?? Bon et ben c' est la fin de l' introduction du BG de mon perso, j' ecrirais la suite une prochaine fois Wink ))
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Ilodrin
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeMer 11 Juil - 14:22

HRP: très sympas, vraiment bien écrit, je ne me suis pas ennuyé une seconde, et je me suis vraiment marré au passage de l'halfling, délirant Laughing
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Carpe Diocezco y Alvarez

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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeVen 13 Juil - 0:26

((HRP : Roh là là... Merci beaucoup pour ce compliment !!! Cool Very Happy
Content de voir que mes petits "interludes" dans le BG de mon perso remplissent leurs rôles Laughing
Aussi voici donc la suite ! En esperant qu' elle sera aussi plaisante à lire que la précédente. ))








Alors que le coche filait à travers les champs du Wissenland, sous un maigre soleil, cernée de toute part par de lours et de menaçants nuages noirs, Carpe Diocezco y Alvarez, le visage paisible éclairé par un rayon de soleil, rêvait de son Estalie natale.

De son enfance plus precisemment, dans la Grande villa familiale perdue aux milieux des champs d' oliviers de la région de Gualcasar.
Carpe ne pouvait oublier ce pays où la terre est ocre et où le ciel, bleu le matin, virait lentement au rouge lors du crépuscule. Aristeo Sandovàl y Valdès, le peintre de la famille, se servait d'ailleurs de la terre elle-même pour peindre la couleur du ciel quand celui-ci déclinait lentement au travers des colonnes de la cour de la demeure des Diocezco y Alvarez. Les membres de la familles étaient d' ailleurs, la plupart du temps, peints tournant le dos au soleil couchant.

Carpe se rappellait encore des longues heures de son enfance passées à observer en silence cet artiste silencieux, en train de peindre pour la énième fois ce coucher de soleil insaisissable.
Cette silencieuse contemplation de la part du petit Carpe n' était cependant jamais due au hasard. En effet, le jeune garçon ne venait regarder le peintre qu' après les grandes disputes avec ses frères et soeurs, et la plupart du temps avec sa mère. Après avoir essuyé les cris et la colère de ses aînés, Carpe, finissait toujours par abbandoner, encore trop jeune pour tenir tête à la fureur de sa famille. Alors, il courait en pleurant toutes les larmes de son corps pour finalement se rendre au seul endroit de la maison où regnait le calme et la plénitude : Là où Aristeo Sandovàl y Valdès s' était installé pour tenter, une fois encore, de capturer sur sa toile, toute l' intensité et la magie du crépuscule.
Devant le calme de l' homme et de la nature, la colère du petit Carpe s' estompait en quelques instants, et ses larmes séchaient en même temps que la peinture du tableau.
Parfois, Carpe rejoignait l' artiste en plein milieu d' un couloir, installé devant une minuscule fenêtre ouverte, parfois dans les jardins, dans la cour, voir même dans les champs environnants. Une fois-même, Carpe le rejoignit jusque sur le toit de la demeure, bien evidemment à l' insu de ses parents.
De toutes façons, l' artiste et le petit garçon n' échangaient jamais un seul mot. Aristeo savait pertinemment qu' il ne devais pas se méler des affaires familiales de ces mécènes, quand à Carpe, il ne savait tout bonnement pas quoi dire à cet adulte.
Pourtant, ils s' étaient souvent retrouvés tout les deux à regarder le soleil se coucher et embraser le ciel, et s' étaient habitués, chacuns, à la présence silencieuse de l' autre.

Carpe se rappellait tout de même du jour où il avait refusé de nettoyer une des armures de sa mère et où la dispute l' avait, comme d' habitude, poussé à rejoindre le peintre dans son éternelle quête de la peinture parfaite. C' est alors que pour la première fois, le peintre s' adressa à lui :

"Vous savez monsieur Carpe... La colère s' estompe aussi vite que le jour. Et comme le jour, elle revient encore et encore..."
Aristeo Sandovàl et Valdès posa son pinceau et regarda sa toile. Contrairement aux habituelles grandes toiles sur lesquelles il tentait, desesperemment, de recréer à la perfection le coucher du soleil, celles-ci était minuscule, à peine plus grande qu' un vulgaire pavé.

"Cependant..." il se leva, prit sa toile sèche dans ses mains et la tendit à Carpe.

"...dorénavant, c' est terminé. Pour nous deux."

Après de longues secondes d' hesitation et devant l' insistance du peintre, le petit Carpe prit lentement la toile dans ses mains et la regarda. Sa vue, encore troublée par les larmes, lui dévoilà alors, le tableau le plus merveilleux qu' il n' avait jamais vu. Des centaines de toiles qu' Aristeo Sandovàl y Valdès avait peintes, celle-ci était l' aboutissement de toute sa série. Aucuns des gigantesques portraits familiaux n' arrivaient à la cheville de cette minuscule merveille de peinture.
Devant un tel cadeau, Carpe ne sut que répondre, mais le peintre se contenta de sourire et de ranger le matériel, alors que l' obscurité de la nuit commençait à envahir les lieux, et que les domestiques s' affairaient à allumer les bougies et les braseros de la demeure.

Puis avant de partir se coucher, le peintre dit à Carpe :

"Bonne nuit Señor Diocezco y Alvarez."

Depuis ce jour, Aristeo Sandovàl y Valdès ne peignit plus jamais aucun coucher de soleil et le petit Carpe Diocezco y Alvarez sortit de cette période de l' enfance, où l' on s' oppose régulièrement à tout, sans trop y réfléchir véritablement.

Aussi, après ce jour, les relations familiales avec le petit Carpe et le reste de sa famille s' améliorèrent. Les disputes se firent de plus en plus rares au grand soulagement de Constanza, la mère de Carpe, qui venait encore d' essuyer pour la cinquième fois, cette difficile période de l' enfance pour ses fils et ses filles.

...

"Wittenhausen... Enfin... Sigmar soit loué..."-pensa Morgan Becker, soulagé d' être enfin parvenu à la fin de son itinéraire. Après avoir traversé l' interminable route des champs du Wissenland, Morgan n' avait qu' une hate : celle de manger et de se reposer. Mais en réalité, le cocher était en proie à une envie bien pressante, qui devait passer en priorité. Transporté par la joie et son envie pressante, le cocher claqua du fouet et fit accélérer le galop de ses deux chevaux en direction de la petite bourgade aux toits de tuiles rouges séchant au soleil.
Morgan ralentit l' allure de son coche tandis qu' il se rapprochait de la porte sud de Wittenhausen. Il arrêta son coche devant un groupe de gardes du bourg en priant Ranald pour que les formalités se déroulent le plus rapidement possible. Par chance, Morgan connaissait quelques garde, pour avoir souvent arrêté son coche à Wittenhausen.
"Salutation cocher..." (En tout cas, le nouveau sergent des gardes n' était pas des connaissances de Morgan)
_"Salutation sergent ! Je suis le coche de la compagnie Des Champs Verts, et Wittenhausen est mon dernier arrêt. Je trans...
_Oh ! Silence ! C' est moi qui pose les questions que j' veux !" -l' interrompit le nouveau sergent, au desespoir de Morgan qui avait souhaité se présenter lui-même pour que tout aille au plus vite. Apparemment, Ranald n' était pas avec lui, car en plus de vouloir interroger le cocher à sa manière, Wilhem Oberheim, le nouveau sergent de Wittenhausen, decida de marquer un long silence pour imposer son autorité.
L' envie de Morgan Becker se fit plus pressante.
_"Je reprends donc tout depuis le debut !
(Bon Ranald, je vois que tu ne peux rien pour moi, alors je t' en prie Verena, déesse du savoir et de la vérité, fait que ce... zélé sergent... apprenne tout ce qu' il souhaite savoir sur moi le plus vite possible !)
_Allez mon vieux ! Quel est ton nom ?
_Je me nomme Morgan Becker, cocher de la c...
_Emploi ?"
Morgan grommella devant la bêtise du nouveau sergent. Assurément, il devait être promu depuis relativement peu de temps pour s' acharner avec tant de zèle à respecter les moindres règles de sécurité de la ville. Devant l' idiotie de sa question, Morgan hesita à répondre "Grand Théogoniste" au sergent. Mais ce genre de boutade ne ferrais que ralentir les formalités d' usage, et ça, Morgan Becker ne pouvait en aucun cas se le prermettre.
_"Cocher de la Compagnie Des Champs Verts !
_La Compagnie des Champs Verts ? Connait pas moi...
(Sigmar, je t' en conjure, epargne ma vessie et ferme la gueule à ce loyal sujet...)
_Vous connaissez cette compagnie vous autres ?
L' une des connaissances de Morgan s' avança pour porter secours à son pauvre ami :
_"Ouaip sergent... C' est une touteuh ch' tite compagnie indépendante. Qui va seulement de Hornfurt à ici. Elle à été fondé y a d' ça environ quatre ans par..." Morgan Becker serra les dents et lança un regard furieux au garde, tout en faisant des moulinets avec son doigt pour lui signifer d' abréger le plus vite possible. "Euh... par euh... oah, je sais plus." Le cocher fit un large sourire crispé à l' attention du garde.
_"C' est pas Frederich Konigsamen le fondateur ?" Morgan laissa tomber sa machoire tout en levant des yeux implorant au ciel.
_"Le brasseur ?" surencherit le sergent.
_"Ah non merde, c' est vrai, ça peut pas être lui...
_Kaspar Reinholt alors ?
_Il est pas mort lui ?
_Bien sur que non ! C' est l' oncle du père du maréchal ferrant !
_Ca m' étonnerais que le vieux Reinholt soit capable de diriger une compagnie de transport, gateux comme il est ! Ah ah !
_He ! C' est le frère du meilleur ami de mon père !
_Désolé...
_Nan mais sans rire, vous savez qui c' est, le chef de cette compagnie de transport ?
_IL SE NOMME KARL REINHOLT ET IL S' AGIT DU FRERE DE KASPAR REINHOLT ! ! !"-finit par crier Morgan, à bout de patience, tandis que le sergent et ses gardes faisait un grand "Aaaaah !" de compéhension.
_"Je prefere ça... et tu peux me dire qui tu transporte dans ton coche ?
_Un voyageur Estalien qui...
_Estaquoi ? Un Tiléen ?
_Non sergent, un Es-ta-lien qui vient d' un pays à côté de la Tilée."-Précisa un des gardes à l' oreille de son supérieur. Ce dernier prit un air blasé avant de hausser les épaules et de dire :
_"Pfff... qu' est-ce qui peuvent bien venir foutre ici ceux là ? ...'fin bon."
Devant le geste désinvolte de la main du sergent, le visage de Morgan se decrispa autant qu' il pouvait se le permettre pour laisser apparaitre un semblant d' expression de soulagement.
_"Ohp ! J' oubliais hé ! Il s' appelle comment votre passager là ?" Morgan Becker serra les dents, allait-il pouvoir se retenir encore longtemps ?
_"Il s' appelle..." Soudain, ce fut le trou noir. Morgan ne se rappellait même plus du nom de son passager !!! Par tout les démons du nord ! Pourquoi fallait-il que sa mémoire défaille en cet instant précis ? Morgan ferma les yeux et essaya de se concentrer, tentant d' oublier sa pressante envie. L' Estalien avait un nom étrange, un nom de poisson... Saumon ? Sardine ? Thon ?
_"Karp !"-Lança soudain Morgan, dans un eclair de lucidité.
_"Karp ?? Comme le poisson ?"-dirent les soldats avec un etonnement qui frisait l' ahurissement.
_"Ouais, c' est ce que mon patron m' a dit en consultant son registre. Maintenant s' il vous plait, pouvez-vous me laisser entrer en ville je suis préssé là !
_Minute mon gaillard !"-répondit le sergent en haussant la voix et en s' approchant de la porte du coche.-"J' ai pour consigne de verifier les passagers de chaque coche et de fouiller tout ce qu' il transporte.. Vous autres ! Fouillez ses valises !"

S' ensuivirent de longues, trèèèèès longues minutes durant lesquelles le pauvre cocher dut se tortiller sur son siège et se mordre les doigts pour retenir son irresistible besoin de s' isoler tandis que le sergent dévisageait loooooongtemps l' étranger endormis sur sa banquette -"Pas une tête de chez nous..."-et que les gardes fouillaient sa valise pour y extraire des tissu colorés, plusieurs gibecières, des lettres incompréhensible, un petit paquet rectangulaire qui sonnait comme du bois, de nombreux vêtements -"Par Sigmar, c' est un bourge ! Il à même des vêtements violets cte salopiaud !"- et d' autres affaires personelles.
Après avoir fait tomber plusieurs affaires dans la boue -"Arch !"- et les avoir remises le plus lentement possible dans la malle de l' Estalien -"Tient attrape Hans ! *Splash* Rooh, Hans, t' es vraiment pas doué !"-, après avoir fait une grimace devant l' odeur de l' intérieur du coche -"De vrais porcs ses Tiléens..."-, après avoir fait un calembourg subtil et hilarant : "Dit-donc cocher ! A l' odeur, il à pas l' air très frais ton poisson !"- et après avoir éclaté de rire pendant au moins trois bonnes minutes, le sergent Wilhem Oberheim daigna enfin permettre à Morgan Becker de passer la porte Sud de Wittenhausen. En passant sous l' arche de pierre, le cocher, dont le teint virait au pourpre, lacha un imperceptible "Mgnerchi...." tant il se mordait la lèvre inférieure.
Après avoir été bloqué par une charette de légumes et un âne recalcitrant "MAIS BOUFFEZ-LE VOTRE SALOPERIE DE BOURRIQUE !", Morgan arriva enfin au maréchal ferrant, situé bien entendu à l' autre bout de la ville, juste à côté de la porte Nord.
Le fils du maréchal-ferrant, les pieds nus dans la boue fumait une pipe et dévisageait les nouveaux arrivants dans Wittenhausen. Il se contenta de relever la tête tout en fronçant les sourcils à l' egard du cocher.

"Momrpf... Ton père est... là petit ?"
Un silence passa durant lequel Morgan emit un grognement, se retenir était maintenant pour lui insoutenable. Devant la lenteur du jeune garçon, Morgan hurla :
"MAIS TU VA BOUGER TON PETIT CUL, S' PECE DE P' TIT MERDEUX ?!!"

Le jeune garçon ouvrit une large bouche, abasourdi par la soudaine furie de l' homme et laissa tomber sa pipe dans la boue, à ses pieds. Puis, il tourna les talons et se précipita à l' interieur de la maison de son père.
Après une attente insuportable pour Morgan, le jeune garçon réapparut à l' entrée et lui cria :
"Papa se réveille de sa sieste ! Il arrive dans un p'tit moment m' sieur !"
Morgan, qui mordait de toutes ses forces les rennes de cuir de son attelage perdit ses derniers moyens. Tel un pillard Norse, il sauta à terre et se rua en hurlant derrière la bâtisse du maréchal ferrant.
Une fois dans la ruelle, il baissa son pantalon et libéra enfin son corp de l' insoutenable contrainte qui le martyrisait sans pitié depuis des heures. Son râle de satisfaction attira l' intention du Maréchal Ferrant, qui ouvrit sa fenêtre et lança au cocher :

"Ben dis-donc ! Faut plus t' gener gros dégueulasse ! Tu veux que j' t' aide couillure ?!
_VA AU DIABLE FELIX ! Et occupe toi de mes chevaux !
_Morgan ?? C' est bien toi Morgan ? Qu' est-ce que tu fout dans mes ordures ?"

En regardant autour de lui, Morgan Becker fut soudain envahit d' une très grande lassitude.

...

Carpe Diocezco y Alvarez dormait toujours paisiblement à l' interieur du coche. Suivant les conseils du sergent Oberheim, Morgan avait ouvert les portes du coche pour l' aérer avant d' aller se changer à l' auberge sous le regard dégouté des paysans pourtant degoutants qui déambulait dans Wittenhausen.
Après avoir dit à son fils d' arrêter de regarder l' étranger assis dans la diligence, Felix Reinholt, le Maréchal-Ferrant, entreprit de changer les fers des chevaux, à grands coups de marteau.
Le bruit du métal sur le métal parvint aux oreilles de l' Estalien endormit, qui, loin de se réveiller, se rappella d' autres souvenirs de son enfance dorée dans la riche et immense demeure de ses parents alors qu' il se trouvait affalé sur la banquette d' un coche empestant le vomi, dont les portes ouvertes l' exposait aux vents et aux bruits des rues boueuses et encombrées de Wittenhausen, petite bourgade du Wissenland, au sud du grand Empire...
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeVen 13 Juil - 0:38

HRP: toujours aussi sympas, je me suis encore bien marré, j'ai adoré le 'tu veux que je t'aide, couillure?" Laughing Bon par contre, si je peux me permettre un conseil, poursuis ton humour, mais laisse plus de place à l'intrigue véritable de ton background pour la suite. Wink
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeSam 21 Juil - 14:23

((HRP : Merci encore pour le compliment et pour le conseil ! j' en prend note Wink ! ))







Le martèlement continu du maréchal-ferrant résonnait dans les oreilles de Carpe Diocezco y Alvarez. Tant et si bien qu' il lui revint en memoire les scéances d' escrime que lui imposait sa mère, alors qu' il était encore enfant, dans la demeure famiale des environs de Gualcasar.

...

En effet, dès sa plus jeune enfance, Carpe, quand il n' était pas occupé à courir les champs avec des camarades de son âge ou à se disputer avec sa famille, passait le plus clair de son temps à observer les scéances d' escrime de ses deux frères : José Arcadio et Aureliano.

Les entrainements avaient lieus dans une cour à ciel ouvert et tapissée de sable de la demeure des Diocezco y Alvarez. Ils se déroulaient toujours très tôt le matin, afin de renforcer l' endurance des enfants, mais surtout parce que le matin, le soleil n' était pas encore assez fort pour transformer le sable en braises ni pour rendre le moindre effort épuisant à cause de la chaleur.

A cette époque, le petit Carpe était trop jeune pour combattre, aussi, se contentait-il d' observer avec intention le moindre détail les scéances d' escrime que sa mère donnait à ses frères. Il était rejoint pour cela par ses deux soeurs, elles aussi trop jeune. Les trois enfants assistaient donc au spectacle du haut du patio qui faisait tout le tour de la cour intérieure.
Constanza Alvarez, la poitrine protégée par un veston de cuir, les cheveux plus sérrés que jamais par un chignon et l' air plus autoritaire que d' habitude, enseignait l' escrime et l' art du duel à ses fils avec une exigence et une rigueur extrèmes.
Ces scéances d' escrimes étaient autant d' occasions pour les trois enfants de se moquer des chutes et des echecs de leurs aînés, d' admirer la grâce de leur mère, d' encourager l' une ou les autres et même de parier.

Ils apprirent également par coeur chaque ouverture, chaque passe d' arme et chaque parade. Tant et si bien que lorsque José Arcadio et Aureliano furent en âge de partir étudier à Magritta et que Sofìa et Lisa furent convoqué dans la cour d' escrime par leur mère, celles-ci se présentèrent déjà armées de rapière et investies d' une si grande assurance quand à leur capacitées martiales que Constanza ne put s' empêcher d' eclater d' un grand rire devant la naïveté de ses deux jeunes filles, qui avaient foulé le sable de la cour encore vêtues de leur jolies robes d' apparat et se tenant toute deux par la main.
Elle leur annonça par la suite qu' elles ne seraient pas destinées à manier le fleuret et la rapière comme leurs frères, mais la lance et le bouclier comme Myrmidia elle-même. Sofìa et Lisa, pour qui ses scéances d' entrainement au maniement des armes étaient leur seul passe-temps en dehors des prières et de la reclusion du couvent ne furent pas deçue une seule seconde par ce changement de programme et apprirent avec une telle ferveur, une tel courage et une telle volonté d' atteindre la perfection que ce furent elles, et jamais personne d' autre, qui parvinrent un jour, à desarmer leur mère après un rude combat sous le soleil ecrasant d' un après-midi d' été et sous les yeux ébahis de Carpe qui su à cet instant que ses soeurs après toutes ses années d' entrainement, étaient devenue bien plus que de simples combattantes hors-pair.
La soeur supérieure du couvent fut egalement de ce genre d' avis lorsquelle convoqua Constanza Alvarez pour lui annoncer que ses filles était plus pieuses que n' importe laquelle des soeurs de son couvent et que les garder encore cloîtrée entre ses murs frais équivalait à vouloir enfermer deux aigles dans une tour.
Constanza, qui n' en attendait pas tant de la part de soeur Visitacion, ne se le fit pas dire deux fois et annonça ses filles qu' elles étaient en âge de rejoindre à leur tour la grand temple de la cité Magritta afin d' y suivre les derniers enseignements qui leurs permettrait de réaliser les miracles divins de la grande déesse Myrmidia.
Malgré toute leur retenue et leur dignité, Sofìa et Lisa firent le soir-même une fête grandiose, ou beaucoups d' interdits familiaux et moraux furent levés à l' insu volontaire des époux Diocezco y Alvarez.
Le lendemain à l' aurore, elles quittaient leur foyer accompagnées des dernières recommandations et félicitations de leur père, et des larmes de leur mère. Le jeune Carpe, que l' on avait pas voulu réveiller, constata trop tard en se levant que le coche qui emportait ses deux soeurs admirées disparaissait déjà à l' horizon où se levait le soleil. Frustré et en proie à une grande colère, il voulu courir à leur rencontre pour leur souhaiter une dernière fois au revoir, mais alors qu' il traversait en courant le balcon surplombant les jardins de la maison, il remarqua Señor Aristeo Sandoval y Valdès, assis devant son chevalet fâce au soleil levant.
Peut-être n' était ce que les crissement des graviers mais Carpe crut entendre un léger "Tss Tss Tss." de désaprobation de la part du peintre. Aussi, le jeune Carpe se contenta de serrer les poings et de ravaler sa colère pour regarder ses soeurs disparaitre au sein du soleil.

Le depart de ses soeurs signifait pour Carpe le debut de ses leçons avec sa mère. Les jours qui suivirent le depart de Sofìa et de Lisa, le jeune garçon fut en proie à une telle impatience qu' il en perdit le sommeil. Ses nuits étant continuellement hantées par d' innombrables questions qui perturbaient son esprit : C' était la première fois que sa mère allait enseigner l' art du combat à un seul de ses enfants, en était-elle seulement capable ? Aucuns groupe n' avait eu le même type d' entrainement. Ses frères avait été initiés au maniement de l' épée et ses soeurs avait, quand à elle complètement achevé leur compétences de combat à la lance et de défense au bouclier. Qu' est-ce que sa mère allait lui reserver à lui ? Le sabre ? Le pistolet ? Peut-être même le combat à mains nues ?

Enfin, alors que Carpe terminait son déjeuner, sa mère lui declara alors le plus simplement du monde qu' elle l' attendait dans la cour sablée et qu' il ne devait pas trainer.
En effet, Carpe se hâta tellement qu' il se presenta dans la cour, un de ces après-midi de fin d' automne qui permettent de s' entrainer, bien avant que sa mère n' arrive avec ses futures armes tant désirées.
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeSam 21 Juil - 14:24

A sa grande surprise, ce fut tout simplement une rapière que sa mère lui tendit. Carpe ne parvenait pas à savoir si il était déçu où si il était simplement surpris de ne pas être surpris.
Constanza Alvarez lui ordonna de prendre son arme et commença à lui inculquer toutes les techniques de combat que Carpe connaissait déjà par coeur. Aussi, l' aprentissage du Carpe se deroula si vite que sa mère eu tout le temps d' appronfondir avec lui toutes les autres facettes plus subtiles et complexe du duel à l' épée. Devant cette faveur qu' elle n' avait pas accordée à ses frères aînés, Carpe s' efforça de se montrer chaque jour plus digne de cet honneur.
Les années passèrent jusqu' au jour où Carpe parvint à blesser sa mère au cour d' un duel pourtant particulièrement amical. Jamais il n' oublia ce jour où il sentit le sol se dérober sous lui, comme si son corps se reduisait en un tas de sable au milieu de la cour, sous le ciel lourd et chargé de l' orage. Il lacha ses armes pour s' élancer vers sa mère, celle-ci était plus pâle depuis quelques jours et il la soupçonnait déjà d' être quelque peu malade. Mais elle venait à présent de tomber à genoux dans le sable. Carpe prit sa mère dans ses bras, envahit d' une panique qui lui étouffait le coeur, il examina la blessure tandis que les larmes commençaient à lui venir aux yeux. Il ne découvrit qu' une ridicule egratignure qui ne saignait qu' à peine. C' est alors qu' à sa grande surprise, sa mère le repoussa fermement sur le côté. Abasourdi, il voulu lui poser milles questions sur son etat mais elles furent étouffées par la vision d' horreur de sa mère, qui vomissait à présent sur le sable en se tenant douloureusement le ventre.
Carpe hurla à l' aide et aussitôt, plusieurs domestiques accoururent pour aider sa mère à se relever et l' emmenèrent s' allonger dans sa chambre. Carpe suivait le cortège en courant et suppliait sa mère de lui dire ce qui n' allait pas, où avait elle mal, si elle souffrait déjà depuis longtemps, pourquoi elle n' avait rien dit. Et à chaque fois, sa mère, toujours aussi pâle, lui répondait avec un étrange agacement que tout allait bien, qu' il ne devait pas s' inquièter et qui il voulait l' aider, qu' il la laisse tranquille.

Carpe entra alors une nouvelle fois en colère devant le silence des domestiques et la porte fermée de la chambre de sa mère. Il courut, comme à son habitude dans toute les pièces de l' immense demeure, mais ne trouva point le peintre Aristeo Sandoval y Valdés. Celui-ci était mort depuis un an déjà, alors qu' il tentait avec un nouveau déséspoir, de peindre à la perfection le soleil levant de l' aurore. Pretextant un voyage chez sa famille, on le retrouva mort au milieu d' une plaine aride, complètement seul. On découvrit plus tard que le peintre était aveugle depuis bien des années mais qu' il n' avait rien dit à personne et avait continué de peindre comme si de rien n' était et personne n' avait fait attention à lui.
Carpe se sentit donc extrèmement seul dans sa colère. Il n' était en colère contre personne en particulier et n' avait personne non plus à qui se confier. Aussi, il demeura aussi sombre que le ciel pendant quelques jours jusqu' à ce que sa mère vint le voir.
Elle lui expliqua que le jour où elle devrait mourir, elle le saurait, et ne manquerait en aucuns cas de lui dire. Il n' était pas dans l' habitude des Alvarez de vouloir cacher sa mort aux yeux de sa famille. Elle ajouta que son etat était tout ce qu' il y avait de plus naturel, et que bientot elle serait guérie. Et ce jour-là, Carpe decouvrirait une surprise.
Devant les innombrables et innévitables questionnements de son fils, Constanza Alvarez se contenta de le serrer dans ses bras en lui disant que bien qu' il avait parfaitement achevé son initiation à l' escrime, il était encore trop jeune pour tout savoir.

En effet, ce fut la fin des scéances d' entrainement pour Carpe Diocezco y Alvarez. Mais malgré toute l' affection que sa mère portait à son dernier fils encore présent sous son toit, le jeune adolescent était en proie à un ennui mortel.

Tout le jour, il errait lentement dans les couloirs de la grande demeure familiale à la recherche du spectre d' Aristeo Sandoval y Valdés. Il voyait toujours ses camarades d' enfances, mais étrangement, tout leurs anciens jeux les faisaient mourir d' ennui et ils passaient leurs après-midi à contempler silencieusement le ciel tout en discutant de choses qu' ils ne comprenaient pas.

Jusqu' au jour où Carpe, alors qu' il admirait en somnolant, les roses du jardin, entendit sa mère crier par la fenêtre de sa chambre. Il se précipita à l' interieur et entreprit de graver les marches de l' escalier, mais toute l' armées des domestiques de la maison semblaient avoir investis tout l' étage et bloquait même le passage dans les escaliers. Ils semblaient en proie à une agitation et une apréhension presque palapable dans l' air, et restait sourds aux hurlements de carpe qui leur ordonnait de le laisser passer. On daigna enfin lui répondre de les laisser travailler, qu' il ne devait comme d' habitude pas s' inquièter sur l' etat extrèmement inquiétant de sa mère et qu' il devait laisser faire le docteur.
Alors le désespoir le plus accablant s' abbatit sur Carpe. Il descendit lentement les marches de l' escalier au son des cris de sa mère et du fourmillement des domestiques.
Comme à chaque fois qu' un membre de sa familles était en danger, Carpe ne put contenir aucune larme et s' affalla en plein milieu d' un couloir sombre et abandonné par les domestiques. Le jour déclinait quand Carpe, releva la tête et aperçut, devant lui, le fantôme d' Aristeo Sandoval y Valdés qui peignait comme à son habitude. Toujours en proie au délire, Carpe se redressa et s' approcha du spectre du peintre. Il remarqua que celui-ci avait achevé un nouveau soleil couchant mais qu' il avait laissé une large forme blanche en plein milieu de la toile. Ses gestes étaient étrangement fébriles et Carpe distingua sur son visage un sourire épanoui qu' il n' avait jamais vu.
C' est alors que son père le réveilla soudainement. Il faisait nuit au dehors, et la silhouette imposante de son père était penchée sur lui et tenait une bougie à la main. Carpe emergea dans ce monde etrange où les domestiques démabulaient cette fois-ci dans chaques pièces de la maisons, les yeux couverts de larmes de bonheur, et les visages resplendissants de joie et de soulagement. Son père le releva fermement, et, avec un de ses rares sourire qui étaient en ce temps de meilleures augures que n' importe quoi en ce monde, lui annonça que sa mère avait une surprise pour lui.
Le père et le fils se rendirent comme dans un rêve jusqu' à la chambre de Constanza Alvarez. Elle se trouvait dans son lit, couverte de sueur, une expression de bonheur infini sur le visage et les yeux portés sur un minuscule bébé qu' elle tenait dans ses bras. Carpe ne remarqua pas les larmes de joie de son père et encore moins le médecin de Gualcasar s' écrouler de fatigue dans la petite pièce derrière la chambre.

"Te voilà enfin grand-frère, Carpe." lui annonça sa mère avec un grand sourire et de profondes cernes.

...

Carpe se reveilla soudain tandis qu' un chien errant sautait hors du coche, dont les portes étaient restées ouvertes.
Il s' accorda quelques secondes pour reprendre ses esprits. Le coche s' était arrêté. Pourquoi ?
Carpe se redressa rapidement et avec prudence, sortit la tête au dehors. Il s' aperçut qu' il était en bordure d' une rue boueuse encombrée de charriots et de paysans, qui allaient vendre leurs produits et leur surplus au marché de Wittenhausen. Carpe se dirigea de l' autre côté du coche et en descendit. Il se trouvait en face d' une batisse où retentissait le henissement des cheveaux. Un rapide coup d' oeil à l' avant du coche lui permit de voir que son cocher n' était plus là. Allons bon... où pouvait-il bien se trouver ?
Heureusement pour Carpe, celui-ci discutait avec un autre homme, aux grandes moustaches blanches, habillé d' un tablier et qui était occupé à nettoyer une pipe tout en écoutant son ami. En voyant Carpe s' approcher, les deux hommes cessèrent aussitot leur conversation et Morgan, le cocher se decouvrit et salua son passager. Le maréchal-ferrant se contenta de hocher la tête.

"Ah ! Z' êtes réveillé M' sieur... euh... M' sieur Karp ? Ca va mieux ?
_Carpe, s' il vous plait, CARPé."-répondit l' Estalien en souriant.
"Whop' désolé M' sieur ! Ben écoutez hein... C' la fin du voyage j' espère qu' il vous à plus et... votre bateau part demain soir, tenez je vais vous ammener aux quais. FELIX ! Scelle mon coche !"

Le maréchal-ferrant s' executa et le coche pu repartir en direction des quais. Carpe allait beaucoup mieux à présent. Comme si le soleil avait fait evaporer son mal, Carpe ne ressentait à présent qu' une très grande faim.

Morgan Becker arrêta son coche devant une large batisse de travers, comme si la facade ouest s' était enfoncée dans la terre d' un bon mètre.
Le cocher conseilla l' établissement à son passager et donna quelques instructions à l' aubergiste. Puis après un adieu bref et sans la moindre émotion, Morgan Becker quitta Wittenhausen, la bourse et la panse bien remplie. Il decida de sortir de la bourgade par la porte Nord cette fois. Il grommela en passant devant les sentinelles endormies ou occupée à jouer aux cartes et disparu au sud, vers l' arrêt précédent qu' il esperait bien atteindre avant la tombée de la nuit.

Carpe s' asseya seul à une table et sans avoir rien demandé, la tavernier lui apporta son repas.
"Etranges manières..."-pensa l' Estalien qui s' efforça d' avaler le plat au goût amer et gras.
Il passa le reste de la journée dans sa minuscule chambre à reranger les affaires en vrac de sa malle. Il nettoya comme il le pu quelques-uns de ses tissus, puis, deballa le petit paquet situé au fond de sa malle et l' accrocha au mur en fâce de lui. Après avoir chargé son pistolet et l' avoir déposé sous son matelat, Carpe s' allongea sur le lit de pailles inconfortable et admira le soleil de son pays se coucher, par la minuscule fenêtre à peine plus grande qu' un pavé, accrochée sur le mur délabré en fâce de lui.

Il trouva rapidement le sommeil, malgré les bruits de l' auberge.
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeSam 21 Juil - 16:43

Toujours aussi sympas, juste que bon, le coup du peintre aveugle était un peu gros (comment aurait-il pu juger de son travail sans le voir?). Mais à part ca, c'est prenant, j'ai hâte de connaîtrel e dénouement.
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeJeu 26 Juil - 1:13

(( HRP : En effet, c' est plus que légitime ce que tu dit Konrad. Wink
Le truc, c' est que j' ai pas assez détaillé ce passage. Et je n' ai pas envie d' éditer ça va me prendre trop de temps Razz
En relisant, je m' aperçoit qu' en effet, ça fait un peu cul-cul, un peu tentative d' on ne sait-quoi de foireux Laughing

Alors en ce qui concerne la cecité du peintre Aristeo Sandoval y Valdes, elle s' est manifestée un an avant que celui-ci ne decide de quitter la demeure des Diocezco y Alvarez.
Je voulais souligner la totale indifférence des membres de la familles (ainsi que des autres domestiques) à l' egard de ce peintre. Afin de mettre en relief le fait que la famille Diocezco y Alvarez était une famille de devots et de guerriers hors-pairs, mais pas d' artistes et encore moins de mélomane.
Ce peintre n' était qu' un meuble pour ainsi dire, sortant de son atelier presque exclusivement lors du crépuscule pour le peindre. Puis, par la suite, ne sortant qu' à l' aurore, ce qu' il le rendit encore plus invisible pour la famille Diocezco y Alavrez.
Et donc, à force d' admirer le soleil, celui-ci finit par brûler les yeux du peintre.
Brisé par la douleur d' avoir perdu son sens le plus important de tous, l' esprit du peintre, afin de surmonter le traumatisme, decida tout simplement d' ignorer cette cécité et de continuer à vivre comme si de rien n' était. Le dernières toiles d' Aristeo furent donc peintes à l' auveugle et seuls les domestiques s' aperçurent que le peintre tombait parfois dans les couloirs, trébuchait des les escaliers et se déplaçait avec une infinie lenteur.
Au bout d' un an, Aristeo Sandoval y Valdes apprit à vivre avec son handicap, cependant, le choc emotionnel s' estompa egalement et laissa la fatale vérité frapper le peintre de plein fouet.
Celui-ci decida donc de quitter la demeure des Diocezco y Alavrez, car il ne souhaitait pas mettre fin à ses jours ici.
Il partit donc, sans que personne ne s' en aperçoivent comme d' habitude, et finit par se perdre dans les plaines stériles d' Estalie.
Voilà la tragique destin d' un peintre sans la moindre gloire, qui mourut de la manière la plus simple et misérable qui soit, et toujours, eternellement seul.

Une autre version me vient alors à l' esprit...
Qui nous dit qu' Aristeo Sandoval y Valdes ai jamais existe ?
Sa signature sur les portraits familiaux des Diocezco y Alvarez ? Personne ne l' a jamais vue et de toutes façons, personne ne l' a jamais cherchée.
Le témoignage du petit Carpe Diocezco y Alavrez ? Le peintre pouvait s' agir d' un simple ami imaginaire...

En tout cas, ce peintre est plus une allégorie qu' autre chose. ))








Le voile noir des paupières de Carpe tomba sur le coucher de soleil Estalien fixé sur le mur de sa chambre.
Et, comme à sa nouvelle habitude, l' Estalien se mit à rêver de son Estalie natale.

...

Il revit sa mère, tenant Cortès, son nouveau-né dans les bras, à l' ombre des cyprès.

Bien qu' ayant parfaitement achevée son initatiation à l' escrime, Carpe était encore trop jeune pour partir à Magritta comme ses aînés. Aussi occupait-il ses journées en s' entrainant seul dans la cour sablé de la maison et en jouant avec son petit frère, persuadé d' être capable, non seulement de lui apprendre les commandements sacrés de Myrmidia, mais aussi de lui faire découvrir les différentes passes d' armes qui lui avait enseigné Constanza Alvarez, qui s' amusait de voir son jeune fils reproduire les mêmes expressions et le même air autoritaire qu' elle-même.

Cette période vit également l' aboutissement des longues leçons religieuses de Don Francisco Diocezco, père de Carpe et chef de famille.
En effet, depuis sa plus jeune enfance, le petit Carpe comme tout ses frères et soeur, devait assister chaque jour aux leçons de son père. Ces longues heures étaient loin d' être les plus apréciées des enfants Diocezco y Alvarez, mais devant l' eloquence de leur père, chacun trouva progressivement de l' interêt à ses longues leçons passées assit sur des chaises dans l' obscur et vaste bureau de Don Diocezco.
Chaque enfant avait ses leçons préférée :
Celles où leur père décrivait sans trop de censure la violence des combats contre les orcs et les barbares, celles où il faisait à ses enfants, à l' aide de nombreux shémas et parfois même de maquette, la demonstration de l' infinie ingénuosité de la stratégie militaire de Myrmidia, celles où il vantait la pureté, le courage, la force, l' intelligence et surtout la beauté de cette grande guerrière, celles encore où il faisait le récit de touts les monstres de légendes que Myrmidia avait térassée dans sa lutte eternelle pour l' eradication du mal et pour résumer, toutes celles où la justice de la déesse finissait par l' emporter sur le mal sous toutes ses formes.

Un beau jour donc, en entrant dans le bureau de son père pour y écouter la leçon religieuse du jour, Carpe aperçut celui-ci, etu de ses vêtements de marche, un enorme sac à ses côtés.
Don Diocezco annonça à son fils que cette leçon n' allait pas durer quelques heures comme de coutume, mais plusieurs jours entiers.
Sans laisser à Carpe le temps de l' assaillir de milles questions, Francisco Diocezco ordonna à son fils de porter l' enorme sac sur son dos et de le suivre au dehors sans poser de questions. Les ordres de son père étaient , par reflexe, éxécutés par Carpe. Le père et le fils quittèrent donc la demeure, en plein été, alors que le soleil faisait roussir l' herbe et que les cailloux brûlaient les sabots des chevaux. Avant de s' engager sur la route, Carpe remarqua la silhouette de sa mère, assise à l' ombre. Celle-ci ne lui accorda pas même un regard, résignée.

C' est donc dans une atmosphère étouffante que Carpe partit avec son père, chargé par un sac douloureusement lourd, pour une destination et une raison mystèrieuse.

Au crépuscule du premier jour, Carpe s' ecroula de fatigue. Son père s' arrêta et se contenta de s' assoir comme si il avait attendu l' épuisement total de son fils pour commencer à monter le camp. A peine Carpe avait-il reprit son souffle que la tente était montée et que son père preparait le repas du soir.
A ce moment enfin, Francisco Diocezco expliqua le but de la leçon à son fils.
Il lui expliqua qu' un jour très proche, il devrait, comme il le savai bien, quitter la maison dans laquelle il avait grandit et vecu pour traverser des régions totalement inconnue jusqu' à la plus grande ville du pays.
En conséquence, il devait savoir qu' à partir de ce jour, il devrait apprendre à se débrouiller seul, dans une région qu' il ne connaissait pas, dans une ville qu' il ne connaissait pas, voir même dans un pays qu' il connaissait pas.
Malgré son immense fatigue, la leçon de son père était si importante et si nouvelle, que Carpe l' ecouta toute la nuit, perdu au milieu de l' immensité aride, sous le ciel étoilé.
Il aperçut à peine l' aube se lever. A sa grande surprise, son père ramballa la tente et rangea le reste des vivres dans l' immense sac qu' il remit sur les épaules douloureuses de Carpe.
Celui-ci, brisé par la fatigue, supplia son père de lui accorder un peu de repos après sa nuit blanche.
Don Diocezco repondit que la leçon venait tout juste de commencer. Que desormais, le but de Carpe était tout simplement de retourner chez lui, sans l' aide de personne. Lui-même, Francisco, se contenterait de le suivre sans lui adresser le moindre mot, hormis à la nuit tombée où il lui ferait la leçon sur la manière de survivre dans le monde.

Ce fut pour Carpe les jours les plus douloureux de toute sa vie. Le deuxième jour, il s' écroula dans la poussière, frappé par la chaleur. Quand il se réveilla, il vit que la nuit était tombé et que son père avait, une fois encore, établi le campement. Ses premiers mots furent :
"Tu vois mon fils ? A peine deux jours et te voilà déjà mort."
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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeVen 27 Juil - 14:30

Les jours passèrent, Carpe était totalement perdu au milieu des pleines arides et tentait déseperemment de retrouver le chemin de chez lui à l' aide des maigres compétences d' orientation que son père lui dévoilait pourtant chaque soir.
Les premiers jours, Carpe s' écroulait toujours de fatigue pour n' avoir dormi que quelques heures. Puis, il parvint enfin à tenir une journée entière. Au fil des jours, Carpe fut confronté à bon nombres d' épreuves et de dangers : Il apprit à tuer un serpent de ses propres mains, à escalader un affleurement rocheux brulant et friable, à se repérer grâce aux étoiles, à chasser au pistolet, à monter un campement et même à repousser les quelques meutes de charognards qui rodaient dans les plaines à la nuit tombée.

Cependant, un fait étrange ce produisit lors de cette odyssée. Alors qu' il marchait sous le soleil ecrasant de l' après-midi, Carpe crut aperçevoir au loin, une silhouette penchée sur un corps inerte. Le chaleur faisait onduler ses formes, mais en s' approchant, Carpe crut distinguer qu' il s' agissait d' une femme pleurant son cheval, probablement mort de fatigue. Mais alors qu' il allait se porter à son secours, celle-ci se redressa et disparue, tel un mirage. Carpe se raprocha du lieu de l' apparition et découvrit bien le cadavre d' un cheval, le ventre ouvert à coup de griffes et les intestins répendus sur le sol bouillant. Il s' en dégageait une odeur immonde qui arracha un flot de vomi à Carpe. En proie au degout le plus profond et à la peur, Carpe se retourna vers son père. Celui-ci venait de déposer son manteau de voyage sur un corps, à quelques mètres du cheval.
Carpe n' en aperçut qu' une main dépassant sous le manteau. La main tenait fermement un caillou.
C' est alors que Francisco Diocezco tira une longue épée éblouissante et dit à son fils d' accelerer le pas et de ne s' arrêter qu' à la nuit tombée.
Ce qui fit Carpe sans hesiter, bien qu' une fois le soleil couché, il ne fut même pas en etat d' ecouter les leçons de son père.

Heureusement, durant les jours qui suivirent, Carpe n' assista pas à d' autres rencontres de ce genre. Mieux encore, plus les jours passaient, moins le voyage était éreintant et accablant. Même l' immense sac paraissait plus léger.
C' était vrai, bien sur, mais Carpe ignorait que cela été du au fait qu' il transportait de moins en moins de vivres.

Au bout du douxième jour, enfin, Carpe parvint aux plantations qui précedaient la demeure des Diocezco y Alvarez. Il se mit à accelerer le pas, jusqu' à ne plus pouvoir s' empêcher de courir jusqu' au portail de sa maison. Ses camarades furent si surpris de le revoir enfin de retour, qu' ils le suivirent en courant, bientot rejoints par les paysans du coins, tantot heureux de voir le jeune Carpe de retour, tantot se contentant de suivre la petite foule qui courait vers la grande demeure aux murs blancs. Carpe arriva enfin devant l' entrée de sa maison sous les quelques applaudissements des domestiques les plus sentimentaux. Il fut acceuilli par les bras de sa mère et les félicitations de la foule.

Carpe venait de faire un grand pas dans sa vie, et il en était conscient.

Francisco Diocezco, quand à lui, se contenta de rentrer en marchant, à grands pas les mains derrière le dos et un sourire satisfait au visage.

A sa grande surprise, Carpe récupera plus vite qu' il ne le pensait. A présent, sa constante mélancolie et son ennui qui le suivait partout, disparurent pour laisser place à une assurance et une fierté de soi-même, qui poussa Carpe à arpenter sa demeure et les champs des environs avec un large sourire qui semblait embrasser l' avenir et une volonté innépuisable d' aider la première personne qu' il rencontrerait sur son chemin.
Les mois passaient, tous plus radieux les uns que les autres. Cet automne fut le meilleur de toute la vie de Carpe. Considéré comme un héros par ses camarades, respecté au même titre que José Arcadio et Aureliano par les aînés de ses mêmes camarades, Carpe était devenu le fils prodigue des Diocezco y Alvarez.
Comble d' honneur et de fierté, le jour de son anniversaire, Carpe reçut en cadeau une splendide garde robe aux couleurs vives, faites sur-mesure par un couturier de Magritta. Cette garde robe comprenait un costume d' apparat, un uniforme de diestro, une tenue de voyage et même une robe ornées des symboles de Myrmidia.
Après ce jour, Carpe souhaita que l' on organise une seconde fête, où cette fois-ci seraient conviés touts les cultivateurs, eleveurs et artisants des environs.

Ce fut au cours de cette grande fête que Carpe decouvrit l' amour, sous le nom de Dionisia, la fille d' un modeste couple d' éleveurs.

La jeune fille raconta l' aventure à ses parents qui s' empressèrent de demander une audience avec Don Diocezco. Une fois celui-ci mis au courant des relations que son fils entretenait avec la jeune Dionisia, il remis au couple d' éleveurs une importante somme d' argent en échange de leur silence. Les modestes parents de la jeune fille acceptèrent l' argent avec de grandes réverences et s' en retournèrent, soulagés, à leurs travaux.
Puis, Don Diocezco convoqua son fils et lui expliqua que ce qu' il vivait avec la jeune Dionisia était une chose merveilleuse, mais qu' un jeune homme de son rang ne pouvait se permettre que de fréquenter que des jeunes femmes issues du même rang.
Coupant cours aux protestations de son fils, Francisco Diocezco ajouta cependant que ce genre de protocole ne s' appliquait qu' en plein jours, et il permit à Carpe de fréquenter Dionisia à condition que celui-ci fasse preuve d' une extrème discretion.
Carpe accepta sans hesiter, et Dionisia fit la même promesse à ses parents.

Alors que cet automne idyllique touchait à sa fin, Francisco et Constanza Diocezco y Alvarez annonçèrent à Carpe qu' il était enfin pret à partir pour la grande cité de Magritta à la fin de l' hivers.
Celui-ci, malgré la joie et l' impatience qui l' étouffait, n' en dit rien à Dionisia soucieux de lui éviter toute peine durant les derniers mois de sa vie qu' il allait passer dans la belle et paisible région de son enfance.

Les deux premiers mois de l' hivers furent tout aussi beaux que l' automne qui avait précédé. La nuit tombant plus rapidement, Carpe pouvait rendre visite à Dionisia plus tôt et la quitter plus tard que d' ordinaire.
Le jour, il déambulait dans la rue, vêtu de son magnifique uniforme de diestro, la main posée fièrement sur la garde de son fleuret, bien rangée dans son fourreau accroché au flanc gauche de Carpe.
Partout où il passait, les gens du pays saluaient le généreux fils du Don avec un "Bonjour Señor Diocezco y Alvarez, aucuns problèmes chez nous !" gratifié d' un grand sourire.
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Carpe Diocezco y Alvarez

Carpe Diocezco y Alvarez


Nombre de messages : 21
Localisation : Ambassade Estalienne, Nuln
Date d'inscription : 10/07/2007

Feuille de personnage
Nom: Carpe Diocezco y Alvarez
Race: Humain
Carrière: Repurgateur non officiel

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MessageSujet: Re: Mélancolies Estaliennes   Mélancolies Estaliennes Icon_minitimeVen 27 Juil - 14:30

Carpe ignorait la chance qu' il avait de vivre dans une minuscule région, havre de verdure, entourée des immenses plaines arides, où les gens étaient coupés de la corruption et de la violence des grandes villes, comme Gualcasar, qui n' était pourtant qu' à quelques jours de marche.
Les gens de ce pays étaient restés des siècles sans que personne ne viennent les déranger. Un jour, le Roi avait décidé d' accorder ses terres à l' un de ses meilleurs chevaliers qui avait perdu une jambe au cours d' une bataille contre les arabes, afin d' epargner la vie de son souverain. Ce chevalier se nommait Salomòn Alvarez. Il s' installa donc avec sa dame et ses héritiers dans la petite région que le Roi lui avait légué. La glorieuse famille des Alvarez traversa les siècles et grava son nom en lettres de sang sur le torses des orcs et autres ennemis du royaume. Jusqu' au jour où une querelle eclata avec la puissante famille des Diocezco, qui était profondemment respectée par le peuple. La famille Diocezco dirigeait le plus grand monastère de la région et était à l' origine de plusieurs temples de Myrmidia qui avaient donnés naissance à bon nombres de prêtres vertueux.
Durant plusieurs générations, la querelle entre les deux familles empira. Allant jusqu' à faire des victimes d' un côté comme de l' autre, et finissant par dégénerer en un conflit pour le contrôle des terres des deux familles réunies. Puis, un beau jour, la guerre entre les deux domaines fut déclarée.
C' est à ce moment que le Seigneur de Gualcasar décida de s' interposer entre les deux familles. Avec l' aide de son armée, il conseilla les deux familles à marier leurs héritiers ensembles. De faire la paix, et de pardonner tout les morts et toutes les offenses, sans quoi il se chargerait lui-même de mettre fin au conflit dans le sang.
Les deux familles, par peur de retrouver leurs terres annéxées au vaste domaine du seigneur de Gualcasar, décidèrent donc de d' allier leurs noms et de mettre fin à cette guerre qu' ils reconnurent comme absurde.
Au bout de sept ans de diplomatie et de rencontres entre touts les membres des deux familles, le mariage du jeune Francisco Diocezco, alors âgé de 15 ans, avec la plus jeune encore Constanza Alvarez, âgé seulement de 10 ans, eu lieu dans le grand temple de Gualcasar, comme l' avait demandé le seigneur.
Les terres des Diocezco n' étant uniquement constituées que des plaines arides, le jeune couple s' installa dans la demeure des Alvarez, agrandie au frais des Diocezco.
Par la suite, le ménage des Diocezco y Alvarez se révela si concluant qu' il echappa bien vite au contrôle des patriarches des deux vénérables familles et Francisco Diocezco prit les rennes des deux domaines à l' âge de 24 ans, lorsque son père mourut d' une chute mortelle du haut du clocher de son monastère. Il rejoignit le père de Constanza Alvarez, mort empoisonné trois ans auparavant.
Peu de temps après, Constanza donnait naissance à deux jumeaux : José Arcadio et Aureliano, suivit quelques années plus tard par deux jumelles : Sofia et Lisa.

Carpe arriva encore quelques années plus tard et ce fut longtemps après que Cortès vint au monde.

Carpe avait donc grandi dans un minuscule domaine où les seigneurs étaient suffisamment riches pour ne laisser qu' un maigre impôt aux paysans. En retour, ceux-ci se montraient satisfaits de leur sort et les respectaient plus par contentement que par crainte.

...

Carpe fut réveillé par un effroyable tambourinnement à sa porte. Saisissant son arme, il alluma une bougie et se dirigea vers la porte de sa chambre, qui tremblait sous les coups.
Brusquement, Carpe ouvrit la porte et manqua de décharger son arme sur l' homme qui s' ecroula dans ses bras.

Il empestait l' alcool et son regard tentait avec difficulté de fixer clairement Carpe.
"Mais enfin qu' est-ce qui vous prends de pénétrer ainsi dans ma chambre ! Je vous ordonne de sortir immédiatement sans quoi j' appellerais l' aubergiste !"

L' homme aux cheveux blonds et aux yeux hagards ecouta Carpe en souriant bêtement. Puis, le repoussa doucement du bout doigt avant de le mettre sur ses lèvres et de déclarer franchement :
"Ouais ben il arrive justement, hu hu hu... et si tu me le permet, gentil moustachu, je vais emprunter ta fenêtre..."

L' homme fit une réverence qui lui fit perdre l' équilibre et après s' être relevé, il declara à Carpe.
"N' ayez crainte général, je vous promet de revenir ce soir pour nous faire étriper ! Hé hé hé !"

Carpe voulu s' approcher de l' homme aux beaux atours maculés d' alcool pour le faire assoir sur le sommier en attendant l' arrivée de l' aubergiste. Cependant celui-ci degaina un sabre imaginaire et maintint l' Estalien à distance tout en s' approchant de la fenêtre.
"Allez ! Et longue vie à Middenheim !"

Au même moment, l' aubergiste atterit dans la chambre de Carpe, accompagné de deux hommes de forte carrure et de maigre intellect. Pointant son doigt et son regard colèrique sur le bel ivrogne il lança à ses hommes de main :
"Emparez-vous d' ce sale poisseux ! T' es fait comme une chiure de rat pauv' picoliot !"

Carpe s' ecarta pour laisser passer les deux brutes qui se dirigeaient lentement vers l' homme blond. Celui-ci sourit devant leur présence et leur envoya un baiser volant.
"Messieurs ! Que cette nuit reste à jamais gravée dans vos mémoires ! La nuit où vous avez failli attraper Sigrid Fiegler !"

Et aussitot, l' homme tira sur la poignée de la fenêtre.

Sans parvenir à l' ouvrir.

"Hé hé hé... J' ai bien dit : failli attraper Sigrid Fiegler !"
L' ivrogne tira plus fort sur la poignée et la tourna dans tout les sens de plus en plus vite.
Les deux hommes de l' aubergistes se regardèrent en souriant bêtement, puis s' avançèrent tranquillement vers le lamentable ivrogne.

"Failli attraper ce putain de fenêtre de Sigrid Fiegler de mes noyaux..."

A ce moment précis la lourde main d' un des deux colosses s' abbatit lourdement sur l' épaule du dénommé Sigrid Fiegler. Celui-ci sembla chanceler et s' écroula comme un vieux sac par terre.
Cependant, alors que l' homme de main allait s' en emparer, Sigrid Fiegler se faufila brusquement entre ses jambes, en courant à quattre pattes tous en proclamant :
"Que cette cave reste coltinée dans vos ebouârdes, comme celui qui eut pu si il le savût..."

D' un brusque coup de pied innatendu, Sigrid Fiegler fit trébuché le second homme de main qui se précipitait sur lui. Il se redressa d' un bond et se tint bien droit pour finir sa tirade avec une expression noble et une imitation de l' accent Reiklander :
"...macérer l' ail dans vos bouches apatrides, et cloîtrer sa saintetée de granit..."

L' ivrogne, dans son délire, s' inclina brusquement et esquiva le coup de coude rageur de la brute derrière lui. Au même instant, il se redressa avec une telle rapidité et une telle force que l' arrière de son crâne vint percuter avec force le front de son adversaire.
Le tavernier decida alors d' intervenir tandis que Carpe ne savait plus où se mettre dans cette chambre de fous.

"..., autrement dit : Moi, Sigrid Fiegler, ravisseurs de vos estourbettes !"

Et sans rien ajouter, l' homme blond aux beaux atours sauta au travers de la fenêtre.

L' aubergiste s' arrêta dans sa course, complètement médusé par la folie de l' escroc qui avait arnaqué la moitié de ses clients. Mais son étonnement n' était rien par rapport à celui de Carpe qui chercha dans le regard du tavernier un espoir d' explication de ce manège incompréhensible.
Mais celui-ci avait déjà reprit ses esprits, et interprétant mal le regard de Carpe, lui répondit :
"Vous inquiétez pas messire... On va l' avoir en bas. VOUS AUTRES ! AVEC MOI !"

Et il disparut dans le couloir, suivit de ses deux hommes de mains, serrant les dents de rage.

Carpe se retrouva seul avec l' impression d' avoir essuyé un cyclone. Un air froid entrait dans sa chambre par la fenêtre brisée. L' Estalien ferma la porte de sa chambre et se contenta de s' assoir sur son lit tout en repassant dans son esprit la scène à laquelle il venait d' assister.
Il attendit ainsi pendant deux heures, sans bouger, somnolant à son insu, jusqu' à ce que l' aubergiste vienne le conduire jusqu' à une autre chambre, s' excusant tout le long du chemin.
Carpe se rendormit et se réveilla tard le lendemain.
Il s' habilla tranquillement et descendit dans la grande salle de l' auberge. Il se dirigea vers le comptoir pour y commander un petit déjeuner léger. Alors que l' aubergiste lui preparait cette demande inhabituelle, Carpe lui raconta qu' il avait faitun rêve particulièrement idiot la nuit dernière.
Il confia à l' aubergiste que dans son rêve, un fou était entré dans sa chambre poursuivi par l' aubergiste lui-même, et qu'après avoir tenu un discours incompréhensible, il avait sauté par la fenêtre et disparu dans la nuit.
L' aubergiste confirma que ce rêve était en effet bien stupide et ma foi fort cocasse. Puis, après avoir offert le petit déjeuner à Carpe, il chargea un de ses serveurs de s' occuper gratuitement de conduire l' étranger et ses bagages jusqu' aux quais.

Carpe arriva donc sur les quais de Wittenhausen 4 heures avant l' arrivé du Schuffler, l' embarcation fluviale chargée de l' ammener jusqu' à Nuln. L' Estalien s' assit donc sur sa malle et entreprit donc d' attendre son navire en regardant l' activités des quais. Le soleil était bientot haut dans le ciel, pourtant, de lours nuages noirs semblait annoncer le retour de la pluie.
Sur l' autre rive, Carpe put apercevoir un groupe de gardes marcher au pas militaire.

"Eins ! Zwei ! Eins ! Zwei ! Soldats ! Du nerf ! N' oubliez pas que vous êtes la fierté de Wittenhausen et que chacuns des citoyens de cette belle ville vous admire et vous respecte ! MONTREZ VOUS DIGNE DE CET HONNEUR SOLDAT !
_Sergent Oberheim... on a pas arrêté de faire des rondes depuis la nuit dernière...
_Silence soldat ! Ce diabolique Sigrid Fiegler peut sa cacher dans n' importe quel recoin de notre belle ville... Et il en va de notre honneur de retrouver ce rat et de le pendre haut et cours !
_Mais sergent, sauf vot' respect, mais avec tout le boucan que vous faites, je pense que cet escroc nous entends arriver de loin et peux se cacher bien avant que l' on arrive ! ...
_Ouais, si il à pas encore quitté la ville...
_IL SUFFIT SOLDATS ! Petit Eins : Mon..."boucan" comme vous dites, rassure la population, térrorisée à l' idée de se retrouver à la merci de cet abject individu... Petit Zwei : Nos collègues de la porte Nord se sont scindées en deux groupes afin de surveiller également la porte Sud. Cet homme ne peux donc s' echapper nul part ! ET PETIT DREI : VOUS ALLEZ JUSTEMENT CHERCHER LE RAPPORT DES PORTES NORD ET SUD ET ME LE RAMENER ICI DANS MOINS DE DIX MINUTES !"

Le malheureux garde, se mit au garde à vous et partit au pas de course sous le regard amusé de Carpe Diocezco y Alvarez, qui, bien qu' était trop loin pour entendre clairement ce que disait les soldats, entendait toutefois bien clairement les cris du sergent.

L' Estalien, assis sur sa malle au bord des quais, continua d' attendre le Schuffler, la tête soutenu par son poing et le coude posé sur son genou.
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